Je suis sûr qu’entre 2008 et 2015, vous avez entendu l’histoire d’une jeune fille nommée Eusébie, originaire de Businde, dans l’ancienne province de Kayanza. On disait qu’elle avait été vue par Dieu. De nombreuses personnes de tous horizons venaient prier à l’endroit où elle priait. Le gouvernement du Burundi a tout fait pour empêcher les gens de venir prier à cet endroit, certains allant même jusqu’à être emprisonnés. Eloge Gatore, qui était l’un de ses disciples, mais qui les a ensuite abandonnés, nous en dit long sur la vie de Eusébie, sur leurs prières et sur les difficultés qu’il a rencontrées en tant que disciple de la jeune fille jusqu’à sa fuite au Congo.
“Eusébie est la fille de Bigirimana François et de Bucumi Caritha. Née le 07/11/1986, elle a été vue par la Vierge Marie à l’âge de 4 ans. Le 23/12/2008, l’hostie est descendue sur Terre. On m’a dit que Eusébie l’avait reçue du ciel J’ai vue ça dans un film. Quand j’ai vu ce film, je lui ai demandé comment je verrais ces choses. On m’a donc dit qu’on irait là-bas demain, au lieu du 24/12/2008 comme prévu. Nous y sommes allés avec d’autres, mais nous ne sommes jamais arrivés. Nous sommes allés chez eux. Quand nous avons appris que ce qu’il disait était vrai, nous nous sommes demandés d’où il tenait ces choses. Il disait : « Arrêtez de vous poser des questions, je l’ai caché aux experts du ciel et je le révèle à ceux qui ne savent pas. » J’ai alors accepté qu’il dise ce que nous pensions.
J’ai alors décidé de quitter mes amis et de suivre Dieu. Il chantait un chant et disait : « Suivez-moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. » Je suis parti de là, déterminé à ne plus jamais manquer une prière là-bas.
Ce qui m’a incité à y aller, c’est que ses paroles étaient basées sur ce que j’avais lu de la Parole de Dieu, qu’il appelait les gens à prier et à se détourner du péché, qu’il était difficile à expliquer, que nous-mêmes avions peur de lui, qu’il avait vécu une vie miraculeuse.
Lorsque nous allions prier, nous y allions du 11 au 13 de chaque mois, date à laquelle la Vierge Marie lui serait apparue, et on nous disait que nous devions toujours y aller, car c’était à ce moment-là que la Vierge Marie apparaissait au Burundi. Le 11, tous les gens de partout quittent leurs maisons et se rendent chez Eusébie. C’est à ce moment-là que nous commencions à prier. Nous partions de chez Eusébie et faisions le tour de la maison. Ensuite, nous nous sommes rendus à un endroit où il y avait un espace préparé, quelque part au loin, et nous avons marché pendant environ trois heures en récitant le chapelet.
L’endroit où nous nous sommes rendus avait été béni et une grande croix de 7 mètres y avait été érigée, où ils ont commencé à prier en 2008. La croix a été bénie par le père Joseph Kabadugaritse, alors responsable de la paroisse de RUKARWE.
Des miracles se produisaient
Quand on lui a demandé si des miracles se produisaient à l’endroit où ils priaient, Eloge a répondu qu’il n’y avait pas beaucoup de miracles visibles, mais que certains témoignent que Dieu en avait accompli pour eux.
« Je n’ai vu aucun miracle visible, mais certains ont dit avoir été guéris de stérilité, avoir arrêté de fumer ou avoir renoncé à divers péchés. Les gens qui sont venus à cet endroit étaient des gens de toutes origines et des personnes influentes. »
Comment l’ont-ils accueilli chez eux ?
Après que Eloge soit allé à l’église de Eusébie, ils l’ont également suivi chez eux.
“À cette époque, j’étais l’enfant préféré de la famille. Ma mère m’aimait parce que je n’avais pas de père. Non seulement ils m’ont remercié, mais plus tard, j’ai emmené ma famille et beaucoup de mes amis là-bas.
Que croient les disciples de Zebiya ?
Les principales croyances de Zebiya ont progressivement évolué, comme le rapporte Eloge, son disciple.
Il déclare : « Nos croyances ont changé et ce que nous savions a atteint un point où il nous dit que nous devrions nous rebeller contre l’Église catholique.
C’est à cette époque que le gouvernement burundais nous a combattus, mais nous avons continué à nous fier à la parole de Dieu, qui dit que même si ceux qui nous gouvernent veulent nous entraîner sur un chemin différent de la parole de Dieu, nous devons les rejeter. »
On disait aussi qu’il serait difficile pour nous d’atteindre cet endroit, alors j’ai quitté Bujumbura à pied et me suis rendu sur la place de Mu Kayanza.
Nous croyons en la Sainte Trinité et en la Vierge Marie, comme l’enseigne l’Église catholique. Nous avons été battus et emprisonnés à maintes reprises. J’ai passé plusieurs jours à la prison de police de Mu Kayanza. Plus tard, ils nous ont transférés à la prison centrale de Ngozi, où nous avons été emprisonnés pendant six mois. Le tribunal nous a condamnés à neuf mois de prison, mais ils ont convenu que nous avions purgé ces neuf mois et que nous avions été libérés. Cependant, j’ai compris que même si je devais mourir, je mourrais pour le nom de Dieu.
Comment les services étaient-ils organisés ?
Dans son témoignage, Éloge nous raconte comment les services étaient organisés sur cette montagne où l’on priait.
« Eusébie était une adulte que Dieu avait vue et à qui le Saint-Esprit avait prophétisé. Mais il y avait des gens qui étaient prophétisés, et il y avait aussi de jeunes enfants qui tombaient à terre. On croyait qu’ils étaient interrogés au nom de ceux qui étaient là sur leurs épaules. Si quelqu’un arrivait avec des taches de rousseur, les enfants couraient après lui et l’arrachent. Si quelqu’un portait une perruque ou si quelqu’un venait pour avoir un enfant, les enfants le chassaient.
Il nous était interdit de porter une bague avec le chiffre 6, car c’était considéré comme un signe de Satan. Il nous était interdit de manger de la nourriture de l’extérieur, il nous était interdit de nous faire couper les cheveux dans un salon, car ils disaient que les machines venaient de Satan. Il nous était interdit de porter des perruques ou toute autre huile. Il était interdit aux femmes de changer de coiffure, et d’autres choses étaient interdites. » Les fidèles de Eusébie ont été empêchés par le gouvernement burundais de le faire.
Voyant que les gens n’allaient pas travailler et se précipitaient pour aller à l’église, le gouvernement a décidé d’interdire l’accès à l’église à Eusébie et a même déployé des policiers et des soldats pour les protéger.
Ceux qui refusaient d’obéir à cette décision ont été emprisonnés.
Eloge nous raconte également ce qu’ils ont vécu jusqu’à leur libération et leur fuite au Congo.
« À mon époque, ils me disaient sans cesse qu’ils allaient venir me voir, et j’ai refusé. Le gouvernement burundais nous a facilité la tâche en nous disant que si les gens voulaient rentrer chez eux, nous devions les laisser partir et abandonner ces choses. Mais nous pensons que même en acceptant de les laisser partir, nous régnerons Dieu. Et même aujourd’hui, des gens sont emprisonnés pour avoir refusé de renier Dieu.
Parce qu’à cette époque, nous avions une prophétie annonçant qu’un jour Dieu punirait le Burundi, nous nous sommes préparés à quitter le Burundi. nous avons pris des vêtements, nous avons pris des aliments non périssables, nous avons enterré des choses où nous pouvions dire que nous retournerons dans le désert du Burundi.
Mais une prophétie annonçait que Eusébie se marierait pour trouver un successeur. Le mariage a eu lieu au Congo et je faisais partie du comité de mariage. L’homme qui l’a épousée était l’un de nous, qui avait abandonné l’université et étudiait la médecine en quatrième année. À cette époque, nous vivions dans des conditions difficiles, et il est arrivé un moment où nos économies se sont épuisées. En bref, la vie était très difficile. Il est arrivé un moment où nous avons dû exercer des métiers pénibles comme l’agriculture, embaucher des maçons, et même des personnes qui savaient le faire. Certaines personnes sont même mortes parce que nous leur avions demandé de nous donner de l’agriculture pour que nous puissions écrire de manière moderne.
Eloge est un grand serviteur de Dieu qui prêche l’Évangile, comment a-t-il pu abandonner la foi de Eusébie ? C’est notre prochaine information
